La saison 2025 a offert aux éleveurs et propriétaires de chevaux une météo bien plus favorable que l’an dernier pour la réalisation des foins. Des fenêtres de coupe plus précoces et plus stables ont permis de produire dans de meilleures conditions qu’en 2024.

À ce jour, 53 analyses de foins ont été réalisées, avec une majorité d’échantillons provenant de Normandie et de Bretagne. Que nous disent ces premiers résultats ?

1) Un apport énergétique modéré

L’énergie des foins 2025 affiche une moyenne de 0,47 UFC/kg de matière sèche (MS), avec des valeurs comprises entre 0,39 et 0,62.

Grâce aux conditions météorologiques plus favorables, les foins présentent globalement un peu plus d’énergie que ceux de 2024. Les valeurs restent toutefois majoritairement inférieures à 0,5 UFC/kg MS, ce qui correspond à des apports modérés.

2) Des apports protéiques toujours limités

Les teneurs en protéines digestibles par le cheval (MADC) affichent une moyenne de 22,6 g/kg MS, avec des valeurs très variables allant de 5,8 à 53 g/kg MS.

La date de coupe joue un rôle clé : une récolte plus tardive entraîne une baisse de la teneur en protéines.

Même si les résultats 2025 sont légèrement meilleurs que ceux de 2024, ils restent insuffisants pour couvrir les besoins de certains chevaux.

 Vigilance particulière pour les :

  • Poulinières en fin de gestation ou en lactation,
  • Jeunes chevaux en croissance,
  • Chevaux en reprise de travail ou en développement musculaire.
  • Chevaux âgés

Dans ces situations, la complémentation protéique est indispensable !

3) Une digestibilité un peu trop basse

La digestibilité moyenne des foins 2025 est de 44,3 %, avec des valeurs allant de 40% à 62 %.

C’est une valeur plutôt faible, car on vise généralement 50 % pour un foin de bonne qualité.
Cette baisse traduit souvent une récolte réalisée sur des plantes plus matures : les fibres sont alors plus lignifiées, donc moins facilement dégradables par le cheval.

Conséquence : même si le foin est consommé en quantité, l’énergie réellement utilisable reste limitée.

4) Des minéraux toujours déséquilibrés

La moyenne des minéraux totaux présents dans le foin est de 60,2 g/kg MS, avec une fourchette entre 39 et 84,6 g/kg MS. C’est faible, sachant qu’on vise généralement plus de 80 g/kg pour un foin équilibré.

On note régulièrement un déficit de sodium, cuivre et zinc.

Ces déséquilibres rendent indispensable la complémentation minérale, adaptée en fonction du profil du foin.

5) Des sucres solubles boostés par le soleil

Le taux de sucres est en moyenne de 14,9 %, avec des valeurs allant de 10 % à 21,5 %. Il faut noter que la majorité des foins analysés proviennent de Bretagne et de Normandie, deux régions où les teneurs en sucres sont souvent plus élevées qu’ailleurs.

Le taux de sucres solubles correspond à l’ensemble des glucides solubles dans l’eau : sucres simples et fructanes principalement. Ces composés sont rapidement disponibles pour l’organisme et influencent directement la glycémie et la sécrétion d’insuline.

Le printemps ensoleillé a favorisé l’accumulation de ces sucres dans l’herbe, ce qui se retrouve dans les foins.

Ces niveaux de sucres représentent un risque particulier pour les animaux sujets aux troubles métaboliques (syndrome métabolique équin, fourbure, etc.).

6) Conclusion : L’analyse de fourrage, fondement du rationnement

Globalement, les foins 2025 apparaissent légèrement meilleurs qu’en 2024 grâce aux conditions météo plus favorables. Toutefois, on aurait pu s’attendre à de meilleurs résultats. Cela rappelle qu’au-delà de la météo, le stade de récolte et la gestion de la coupe jouent un rôle déterminant sur la qualité finale du foin.

Cette année la récolte un peu tardive, motivée par la recherche de volume, a eu un impact clair :

  •  Protéines limitées
  • Digestibilité trop basse
  • Sucres souvent élevés

Chaque foin est unique. C’est pourquoi faire analyser son foin est un outil essentiel pour comprendre ses apports réels et adapter sa ration en conséquence pour :

  • Couvrir correctement les besoins des chevaux selon leur stade physiologique et leur niveau d’activité,
  • Éviter les carences comme les excès,
  • Sécuriser la santé digestive et métabolique,
  • Optimiser la performance et le bien-être.